Les sculptures en carton ciselé d'Eva Jospin, au musée de la Chasse et de la Nature à Paris

Les œuvres d’Eva Jospin, en carton brut découpé, déchiré, superposé, façonnent des mondes à part, projections de rêveries pour certains, de cauchemars pour d’autres. Le musée de la Chasse et de la Nature, à Paris (IIIe arr.), accueille jusqu’au 20 mars 2022 l’exposition "Galleria", dont les paysages imaginaires se mêlent à la riche collection permanente de l’institution.
Eva Jospin au musée de la Chasse et de la Nature - © Alice Dubet
photo n° 1/8
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Le musée de la Chasse et de la Nature, installé depuis 1967 dans l’hôtel de Guénégaud (architecte François Mansard, XVIIe siècle) et étendu en 2007 dans l’hôtel voisin de Mongelas (XVIIIe siècle), explore avec ses collections le rapport de l’homme à l’animal à travers les âges, de l’Antiquité à nos jours. Ses espaces, entièrement repensés entre 2019 et 2021 par l'atelier 32 Architectes, en association avec Jouve-Sazerat-Vignaud architectes, présentent des œuvres d’art ancien, moderne et contemporain (peintures, dessins, sculptures, tapisseries, céramiques, meubles, installations, photographies, vidéos, etc.), des armes, des trophées et de nombreux animaux naturalisés selon une muséographie originale, où tout s’entremêle et se confond, à la manière d’un cabinet de curiosités.

Grottes féériques et nature cosmique

L’institution a donné carte blanche à l’artiste plasticienne Eva Jospin pour investir les lieux à sa manière. Elle y a installé plusieurs œuvres récentes, Pergola, Nymphée et Cénotaphe, a envahi les combles avec ses lianes de papier, et créé pour l’occasion une œuvre inédite, « Galleria », qui a donné son nom à l’exposition.

 

Située au rez-de-chaussée dans la salle dédiée aux expositions temporaires, Galleria prend la forme d’un grand mur-forêt venant soutenir une voûte à caissons où le carton devient pierre. Dans cette galerie à échelle humaine, de multiples scénettes sont à découvrir, comme autant de paysages miniatures. On y identifie les thématiques favorites de l’artiste, les jardins baroques italiens, les rocailles fantaisistes du XVIIIe siècle, les grottes féériques et son admiration pour les studiolos de la Renaissance et les cabinets de curiosités plus tardifs, chargés de représentations microcosmiques de la nature, fragiles et précieuses à la fois.

 

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