Homo Spatius, une recomposition libre de nos visions sur l’espace - Exposition

L'exposition "Homo Spatius", présentée à la Cité du Design de Saint-Étienne jusqu'au 30 janvier 2020, relève du collage de données, maquettes, mobilier, films et photographies. Le commissariat a été confié à un membre du Centre national des Études spatiales.

Scénographie comprenant des modèles de scaphandres, Homo Spatius à la Cité du Design St-Etienne - © LC
photo n° 1/7
Zoom sur l'image Homo Spatius, une recomposition libre de nos visions sur l’espace - Exposition

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Sous-directeur Anticipation et Émergence au Centre national d’études spatiales (CNES), Michel Faup signe le commissariat de l’exposition "Homo Spatius" présentée jusqu'au 30 janvier 2022 à la Cité du Design de Saint-Etienne. Réalisée sous la coordination complice de Sylvie Sauvignet, elle s’intéresse aux "enjeux du design pour une transition vers un nouvel âge spatial". Si 65 ans ont passé depuis la mise en orbite du premier satellite artificiel, le Spoutnik, et 60 depuis l’envoi du premier homme dans l'espace, Youri Gagarine, la mémoire de la conquête spatiale est devenue universelle. Cette exposition est d'abord un revival de cette épopée, via une collection design tout azimuts.

D'images et d'objets

Dans la salle, le commissaire retrace à sa manière une histoire formalisée non comme une chronologie de l'invention, mais plutôt organisée en échos, résonnant dans un paysage ultra scintillant. De longs rideaux toute hauteur, à la couleur changeante mais toujours métallique (scénographie de Alexis Bertrand), séparent les regroupements des pièces. Pèle mêle, sur 800 m2, on pourra se réjouir de voir ou revoir en animation le film de Meliès « Le voyage sur la Lune », celui du couple Eames, "Power of tens" qui met en perspective visuelle les représentations des différentes distances de la Terre, du plus proche à un niveau de puissance de 10... kilomètres. Ici, des appareils, des satellites, des sondes ; là une maquette de la fusée Ariane.

La vaisselle de l’espace

Pour les objets, la tasse à café qui évite l'envol du breuvage et permet de retrouver, pour le passager spatial, ce geste si symbolique d’une journée sur Terre. À ce sujet, notons que l'on assiste à un revirement de position: si la notion de familiarité, de lien avec la vie terrestre -voire avec les proches- a d'abord été soigneusement écartée de l'expérience des astronautes car jugée périlleuse pour ces voyages, il en va désormais autrement. D’autant que l’on s’imagine vivre dans cet ailleurs. Les nombreuses interactions avec l'astronaute français Thomas Pesquet en témoignent, l’espace est notre voisin. Il sera d’ailleurs invité de la Cité pendant l’exposition.

De la combi à l’habitat

Le visiteur peut s'amuser à reconnaître le mobilier extrait du cinéma comme « 2001 l'Odyssée de l'Espace », ou des assises d’Olivier Mourgue (Djinn), de Pierre Paulin, des lampes globe de Ugo La Pietra. Il peut aussi sourire devant une enceinte, sorte de planète sur pieds, inscrites dans les années 1950 à 1970, alors que le sujet battait son plein dans les imaginaires. La Bulle six coques de Jean-Benjamin Maneval (1964) est installée dans les lieux, en grandeur nature, telle une maison témoin d'un avenir indéterminé ? La miniature de la Futuro House de M. Suuronen est aussi présentée. Un détour par des scaphandres des XIX et XXe siècles, moyens de la survie dans un environnement marin, peut étonner. Mais cette première forme d'habitacle pour l'homme (dont un dessin a servi pour Jules Verne) prépare aux évolutions de la combinaison respirante et protectrice de l'explorateur spatial. Tel le premier modèle rigide articulé conçu par Galeazzi en 1942.

Et demain?

Des questions restent en suspens à l’issue de la visite. Y a-t-il du sens à vouloir quitter la Terre dans un esprit de tourisme d’élite, si ce n'est dans la perspective de la fuir quand la vie n'y tiendrait plus ? Quelles recherches en cours permettent de se projeter dans un futur plus avancé sur ces nouveaux terrains de la colonisation ? Enfin quels enjeux politiques, économiques et de rivalités internationales sont convoqués dans ces démarches, ou omis ? Par exemple, l'aspect polluant des restes flottants de feues nos machines volantes délabrées ? Des pistes qu’il reste à creuser.

 

  • "Homo Spatius, Designers de l’espace", exposition

  • 3 novembre 2021 au 31 janvier 2022

  • Cité du Design, Saint-Etienne

  • www.citedudesign.com

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