L’isolation écoresponsable selon les étudiants de l’école d’architecture de Lille
- 09/12/2015 à 08h00
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Après avoir expérimenté, à l’été 2015, la construction à l’échelle 1 avec la réalisation d’un pavillon éphémère au cœur de la gare Saint-Sauveur, les étudiants de l’école d’architecture de Lille ont testé le recyclage pour isoler la petite structure à partir des chutes des filières textiles locales. Une initiative encadrée par la designer-enseignante Clotilde Félix-Fromentin, qui relate l’expérience.
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Cours de construction à échelle 1 pour les étudiants de l’école d’architecture de Lille
Faisant suite à la construction d'une "structure capable" sur le site de la gare Saint-Sauveur à Lille, l'atelier exploratoire de design de l'école d’architecture de Lille a été consacré cet automne 2015, durant trois workshops de trois jours, à la fabrication in situ de "manteaux" afin "d'habiller" le pavillon pour l'hiver ; et cela, avec les seuls moyens matériels et techniques suivants : rebuts ou surplus de stocks obtenus de la filière textile régionale sollicitée en amont, matériaux trouvés sur place, mais aussi technicités économes, raisonnables en termes de délai et d'outillage. L'expérience caractéristique de cet atelier était donc avant tout de penser avec et faire avec les ressources disponibles, le déjà-là, le temps. Les solutions d'enveloppe du pavillon en étant la résultante.
Végétaux, fibres textiles et morceaux de briques
Après une visite pour s'imprégner du site et une rapide phase de culture du sujet, le travail s'est engagé de façon empirique par la manipulation directe. La phase de conception fut restreinte à la première matinée du workshop, à l'issue de laquelle le principe d'une poche - un rideau double-peau offrant un entre-deux à investir diversement - fut exprimé en croquis et maquettes-échantillons. À partir de là, les étudiants ont travaillé à l’échelle 1 dans une halle de la gare Saint-Sauveur. Réactivant des gestualités techniques primitives de l'architecture, ils ont mis à profit divers modes de faire issus de l'art textile (couture, tricot, tissage) qu'ils ont appris et partagés au fil des journées. Quatre types de manteaux architecturaux ont été fabriqués, exploitant au mieux les potentiels des différentes matières (densité, résistance, opacité, effet filtre ou effet de serre, etc.) et incluant selon les cas des végétaux indigènes vivants ou tiges séchées tissées (manteau paysager), des matelas de fibres de vêtements recyclés (manteau-tapis isolant), des morceaux de briques et mortier (manteau à inertie). L'installation fut réglée le plus simplement au moyen de tasseaux de bois glissés dans des fourreaux de textile enduit et retenus sur des sabots par des têtes de vis.
L'aventure s'est terminée, à la veille du lancement de la COP21, par la présentation de ces manteaux sur la structure constituant dans le pavillon une ambiance conviviale agrémentée de la dégustation d'une infusion d'herbes aromatiques issues de la ferme urbaine de Saint-Sauveur. Ce détail n'est pas anodin, il participe de l'attention esthétique générale dans laquelle cet atelier de design s'est tenu, respectueuse des ressources qu'elles soient innovantes ou modestes voire pauvres.
Clotilde Félix-Fromentin
- Atelier exploratoire de design de l’École d’architecture de Lille
- Workshop dirigé par Clotilde Félix-Fromentin avec Lola Bazin, Eloïse Blanchet, Mélanie Blondelle, Lucile Leguillette, Thibaut Najean, Manon Pesez. Cet atelier prolonge l'atelier de projet conduit par Adrien de Bellaigue au semestre de printemps.
- Partenaires : CETI, UpTex, Le Relais, Lille Design, Safilin, Subrenat, Texilis.
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