La solitude selon la Biennale d'Architecture d'Orléans

A partir du 11 octobre 2019 et jusqu'au 19 janvier 2020, le fonds régional d'art contemporain (Frac) Centre-Val de Loire organise la deuxième biennale d'architecture d'Orléans. Cette édition, intitulée «Nos années de solitude», met en lumière l'expression des solitudes au sein des mondes de l'art et de l'architecture. Une thématique qui laisse songeur...

 

Alberto Kalach, Concrete structure, 2017 - © TAX, Kalach/ Garza
photo n° 1/8
Zoom sur l'image La solitude selon la Biennale d'Architecture d'Orléans

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Pour cette édition, la biennale d'architecture d'Orléans a invité le MAXXI de Rome afin de confronter sa collection à celle du Frac Centre-Val de Loire. Si cette dernière est souvent présentée comme un panorama d'utopies architecturales devenue bases théoriques d'une pensée, la première évoque davantage les utopies construites dans l'Italie d'après-guerre. «Dans les temps que nous vivons, l’architecture est isolée du monde qui l’entoure et incapable de produire des visions», considère Luca Galofaro, commissaire général de la biennale. Cet isolement crée la solitude de la discipline, la thématique de cette édition 2019. Une notion appréhendée et réinterprétée par les six commissaires associés à l'événement à travers six «paysages» d'exposition:

Al majhoola min al-ard (L'étrangère sur terre) par Nora Akawi

«Al majhoola min al-ard est d’abord comprise comme la "terre inexplorée" mais aussi "celle qui a disparu de la Terre". Al-majhoola, en plus de désigner l’effacée, l’oubliée, la rejetée ou la noyée, est l’inconnue, la non-identifiée, l’insaisissable ou l’intraçable. Le projet rassemble des architectes et artistes dont le travail participe à la déconstruction des structures dans lesquelles cette violence s’exerce.»

L’architecture comme animal mutant, par Hernan Diaz Alonso

«Une quinzaine d’architectes, artistes et créateurs de différentes disciplines sont invités à présenter une unique image extraite de leur projet le plus étrange, spéculatif, inconfortable et irrésolu –celui qui hante leur pratique. Ces projets incarnent l’étape de la contamination, lorsqu’un paradigme fraîchement construit devient enfin identifiable du fait même de sa transformation en quelque chose de nouveau– encore non identifiable; un échantillon de brouillons orphelins de ce qui pourrait s’avérer une mutation réussie.»

Homo Faber: un récit, par Cornelia Escher

Monographie consacrée à l'architecte expérimental allemand Günter Günschel. «Sa pratique interroge la "solitude" spécifique liée à l’architecte dans son rôle d’homo faber [un être humain capable de s’adapter au monde naturel à l’aide d’outils et de dispositifs techniques de sa création] et la place de l’humain au sein d’une architecture développée à un âge technologique. De plus, il examine l’architecture comme une pratique qui, à la fois recrée et détruit l’image de la nature.»

De la solitude à la désolation, par Frida Escobedo & iii (Luciano Concheiro et Xavier Nueno)

«En 1950, dans le livre "Le labyrinthe de la solitude", Octavio Paz construit une image de l’âme mexicaine structurée autour de la solitude. Le trait caractéristique des Mexicains n’était pas de se sentir inférieurs, mais de se sentir seuls, c’est-à-dire différents. La situation décrite était celle d’un pays qui, après une longue période de violence et d’instabilité, cherchait à atteindre une certaine unité nationale.»

Mes réalisations parleront pour moi, par Pierre Frey

Monographie consacrée à l'architecte français Fernand Pouillon. «Survenue à la suite de son incarcération, l’écriture de l’autofiction "Les pierres sauvages" pourrait être le point d’inflexion d’un parcours de résilience, où non sans un certain pathos, l’auteur livre le témoignage de l’errance solitaire du bâtisseur.»

Davide Sacconi, Des rêves vus de près

Monographie consacrée à Arquitetura Nova, groupe d’architectes brésiliens (1961-1971). «En brouillant les frontières entre conception et construction, dessin et action, apprentissage et enseignement, Arquitetura Nova revendique la rationalisation et le libre partage des techniques populaires de construction, en tant qu’instrument de lutte contre l’exploitation et l’aliénation de l’ouvrier du bâtiment.»

 

 

  • Lieu : Orléans (Les Turbulences, Frac Centre-Val de Loire ; Rue Jeanne-d’Arc ; Collégiale Saint-Pierre le Puellier ; Théâtre d’Orléans ; Crypte Saint-Avit ; Crypte Saint-Aignan ; Médiathèque d’Orléans ; Place Pierre Minouflet, Médiathèque Maurice Genevoix ; Jardin de l’Evêché ; Campo Santo ; Parc Floral de La Source), en région Centre-Val De Loire (Azay-le-Rideau, Vierzon), en France (École nationale supérieure d’architecture de Montpellier)
  • Directeur artistique : Abdelkader Damani
  • Commissaires généraux : Abdelkader Damani et Luca Galofaro
  • Invité d’honneur : Arquitetura Nova
  • Collection invitée : MAXXI - Museo nazionale delle arti del XXI secolo (Rome)
  • Paysages et commissaires associés : Davide Sacconi, Des rêves vus de près ; Pierre Frey, Mes réalisations parleront pour moi ; Nora Akawi, Al majhoola min al-ard ; Frida Escobedo & iii (Luciano Concheiro et Xavier Nueno), De la solitude à la désolation ; Hernan Diaz Alonso, L'architecture comme animal mutant ; Cornelia Escher, Homo Faber : un récit
  • Calendrier : du 11 octobre 2019 au 19 janvier 2020

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