La Triennale d'Oslo mise sur l'architecture de la décroissance

 

La Triennale d’Architecture d’Oslo (OAT), plus grand festival d’architecture des pays nordiques, s’attache cette année à décrypter les enjeux de la décroissance par le biais de l’architecture. Jusqu’au 24 novembre 2019, les performances, expositions, visites et conférences permettront d’explorer des modèles socio-économiques alternatifs.

Spectacle Society Under Construction (State 2) par Rimini Protokoll, Triennale d'Architecture d'Oslo, 2019 - © Benno Tobler, OAT 2019
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L’équipe de commissaires pour cette 7e édition de la Triennale d’Architecture d’Oslo est composée de l’architecte, ingénieure et écrivaine britannique Maria Smith, de l’architecte et enseignant canadien Matthew Dalziel, du critique britannique Phineas Harper et de la chercheuse urbaine et artiste norvégienne Cecilie Sachs Olsen. « Depuis des siècles, notre société est séduite par l’idée que la croissance est toujours bonne. Nous connaissons aujourd’hui le coût de cette croissance : réchauffement de la planète, inégalités sociales et migrations considérables, pour n’en citer que quelques-uns. L’équipe de commissaires de la Triennale d’Architecture d’Oslo 2019 invite le public à explorer une nouvelle façon de penser la décroissance ; l’idée selon laquelle, en réduisant radicalement notre consommation et notre production, nous pourrions en fait être plus heureux et mieux en mesure de prendre soin de notre planète. »

 

La position de l’architecte

Pour Maria Smith, peu d’architectes exercent leur travail en adéquation avec leurs aspirations sociétales. « La majorité d’entre nous ne sont pas des agents du changement social. Au lieu de cela, nous devenons des rouages dans une vaste machine produisant de la valeur. Nous savons que la croissance industrielle infinie est impossible, que l’argent ne peut pas acheter le bonheur, mais en tant qu’architectes, nous continuons à contribuer à l’expansion économique et à la pollution de notre planète. »

 

Construire décroissant

Selon Cecilie Sachs Olsen, « la décroissance ne consiste pas nécessairement à construire moins, mais à construire différemment, en fonction des besoins sociaux plutôt que du profit économique. Avec OAT 19, nous proposons des solutions de rechange à notre statu quo actuel non durable et étudions comment l’architecture peut aider à façonner une nouvelle économie. » Et pour cela, les architectes sont en première ligne, d’après Maria Smith, puisqu’ils sont « dans une position unique pour contribuer à ce changement, car d’une part, ils travaillent dans le secteur de l’immobilier en prise directe avec le capitalisme, mais, d’autre part, ils sont nombreux à ne pas être motivés par l’argent, mais plutôt par des préoccupations sociales, culturelles et artistiques. Par exemple, ils souhaitent défier le développement de paysages urbains à forte croissance en faveur de la mise en place d’espaces partagés favorisant les liens sociaux entre des personnes de différentes classes, générations et origines. »

 

Une jeune agence française sélectionnée

En décembre 2018, l’agence On Cities a été choisie pour exposer son projet « Villa Otium » : à travers une réflexion volontairement provocante, les architectes proposent que la location d’une enseigne publicitaire le long du boulevard périphérique à Paris soit la seule source de revenus de la communauté qui occupe la villa. Ainsi libérés de la contrainte du travail rémunéré, que font alors les habitants de la villa ?

 

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