Les humeurs de la marquise, ou le futur de l'hôtel dans la ville, par Jean-Benoît Vétillard

"La marquise est un organe palpitant, à l’image de l’hôtel, le reflet d’une activité interne. Objet contextuel, autant manifeste stylistique que simple auvent, elle dessine avec son halo lumineux un territoire de transition, de rencontre et d’échange, entre la dynamique collective de la ville et l’écosystème plus feutré du lobby", décrit l'architecte Jean-Benoît Vétillard. Comment cet objet symbolique, émergence sur l'espace public de la scénographie singulière d'un hôtel, peut-il participer à la nécessaire mutation environnementale de cet équipement? Dans le cadre de l'exposition "Hôtel Métropole", présentée au Pavillon de l'Arsenal, jusqu'au 12 janvier 2020, Jean-Benoît Vétillard imagine une version durable de la marquise, sans rien abandonner de la poésie de l'objet.

Chrysalide de lumière

Composé de fibre de lin et de résine naturelle, l'ouvrage semi-circulaire marque l'entrée dans le parcours de l'exposition. Sa peau aux teintes ambrées filtre la lumière naturelle et son éclairage LED intégré. Plus loin dans l'exposition, la porte-tambour -sas limitant habituellement les échanges d’air entre l’intérieur et l’extérieur d'un hôtel- génère au passage des visiteurs l’énergie nécessaire à la marquise pour fonctionner. La poussée de l’utilisateur sur ses vantaux est convertie en énergie par un générateur relié à l’arbre d’entraînement de la porte, produisant une variation d’intensité de la lumière qui confère à la marquise un caractère vivant, telle une chrysalide.

• Maîtrise d’ouvrage : Pavillon de l'Arsenal
• Architecte : Jean-Benoît Vétillard
• Matériaux : fibre de lin, éco-résine, led
• Fabrication : Atelier Synapses