Maison & Objet et in the City, en bleu, or, et blanc

Malgré le froid, les grèves, le public s’est déplacé en nombre pour la semaine de célébration du design du 18 au 23 janvier 2023. Dans Paris ou jusqu’aux halls du Salon de Villepinte, parcours en couleurs. Retour sur ce qu'il faut retenir de cette édition 2023, où en dépit des teintes officielles à la mode lancées par les générateurs de tendances, on relève la prégnance de bleu et or, ou du blanc au transparent. 

Fauteuil avec Pilati, tapis Constellations avec une literie Mobilier national, PINTO - © LC
photo n° 1/21
Zoom sur l'image Maison & Objet et in the City, en bleu, or, et blanc

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La jeune garde de Maison et objet

L’eau, denrée précieuse, envahit les imaginaires avec ou sans conscience pour créer une déferlante dans le design. Sans doute le bleu a-t-il son rôle à jouer aujourd’hui, comme symbole de douceur et de nature fluide. Il est confronté dans notre sélection à l’éclat brillant des ors, qu’ils soient dorés, bronzes, comme de la joaillerie ou tendent vers le blond d’une fibre organique. D’autres pistes se tournent vers le pur, le blanc, jusqu’à donner l’idée de disparaître…

 

Bleu océan

Tantôt un tapis soyeux nous rappelle que les glaces fondent dans des matières nobles, soie, laine, à la main (Tapis Yacht Wave, Tai Ping), ou se manifeste dans des bras de fauteuil façon bouées, faits de toile nautique gonflée (Deriva, Tornasol Studio) qui pourrait nous sauver. Avec la scénographie d’Elisabeth Leriche, What'sNew InTheAir, les objets légers en apparence et leur ambiance fluide convoque le besoin qu’ont les hommes de respirer. La paisibilité du bleu rappelle les aménagements d’Andrée Putman, ce que confirme l’exposition en galerie Totems et habillage de cheminée en zelliges revisitées (Ateliers Zelij, chez Ecart International).

 

Jaune solaire

Une nouvelle collection de papier peint le marie au jaune solaire, « Senza Tempo Vol II », en collaboration avec Fornasetti, et sera disponible au printemps, en avant-première à Paris, en amont du lancement à Milan. Sur le parcours de Villepinte, aux Talents So French, une scénographie autour des pièces de Victoria Wilmotte avait ce duo de coloris et d’autres pour ses lampes. Enfin, le doré peut évoquer un trône mais atténué dans sa force, à travers la collection capsule de Pilati (Piinto). On s’assoit sur ce qu’il semble être un tapis prétendument posé sur une structure d’assise quand c’est une empreinte moulée qui crée cette illusion optique. Une édition de Ouagadougou propose en bronze la Palabre Chair, design Noé Duchaufour Lawrance (Maison intègre). Réalisés à partir du savoir-faire ancestral de la cire perdue, à partir de métaux recyclés et de matériaux naturels, leurs meubles se lisent comme des objets à la fois traditionnels et contemporains.

 

Du beige au blanc

Le beige et le naturel apportent leurs nuances sobres. Créé au musée des Arts populaires à Lisbonne, collaboration de deux designers et d’un artisan tisseur, le tapis d’Emma Cogné,  est fait de roseau «Stipa Gigantea», qui pousse localement. Créant une proximité avec l’usager, il lui offre intimité et détente. Jouer sur la notion d’équilibre, dans une période complexe bouleversée par des changements soudains, par l’évocation de la recherche d’une stabilité de l’être humain, dans l’asymétrie de son époque est le message porté par Alexander Lamont et Alberto Velez (mobilier Malabares).

 

Vers la transparence

Avec My shame in Softs, sorte de chambre molle de l’architecte et designer Marta Armengol (Rising Talent Awards espagnole (Maison & Objet)), se découvre un concept textile à multiples configurations. On joue de la souplesse de ce linge clair fourré, pour tout retourner, et trouver un lien d’ordre affectif avec l’objet qui protège, amortit… Une mise à l’honneur particulière a été faite au Design ukrainien, avec l’Art De La Résilience au salon. Dans une sobriété d’objets totémiques noirs et de mobilier blanc, la résistance existe aussi dans la création. En ville, In the City, les maisons tenaient portes ouvertes. Ainsi le fauteuil Achille (Duvivier Canapes) était d’abord proposé tout de blanc vêtu. Les luminaires Delisle montraient leur collection In Folio, en collaboration avec Jean-Michel Wilmotte. Où il s’est agi de réinterpréter la lanterne, mais avec une ouverture en bas, dans des lames de verre épaisses au pouvoir déformant. Autre jeu optique, l’Air Table (Lago), dont le piètement est invisible, puisque tout en verre, donne une impression de flottement magique. N’aurait-on pas en effet besoin d’éprouver de la légèreté pour traverser une époque troublée ?

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