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MEMPHIS sur le devant de la scène à Bordeaux – Exposition
- A.B.
- 18/10/2019 à 07h00
- 33 - Gironde
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Le musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux ne pouvait pas mieux choisir que la figure tutélaire d'Ettore Sottsass, fondateur du groupe Memphis, pour illustrer la liberté, thème de la saison culturelle de la ville cette année. Déjà présentée à la fondation Berengo en marge de la dernière Biennale d'architecture de Venise, l'exposition « Memphis, Plastic Field » réunit plus de 160 œuvres iconiques de 20 designers –dont un très bel ensemble de vases réalisés à Murano– conçues entre 1981 et 1988 par l'un des collectifs les plus subversifs de l'histoire du design.
Si ces jeunes architectes et designers se sont plu à dynamiter les certitudes du fonctionnalisme et à faire éclater les codes de la modernité pour orienter le design vers une communication visuelle, c'est avec une joie et un humour qui, au vu de la production présentée, restent palpables aujourd'hui. On y reconnaît nombre de best-sellers, comme la bibliothèque Carlton, la chaise First, de Michele De Lucchi, ou la lampe Super, de Martine Bedin, dont le succès ne se dément pas.
Un élan de liberté
Mais surtout se dévoile un univers régi par la radicalité d'un langage de formes et de couleurs qui ouvre le champ de tous les possibles, le sens et la présence de chaque objet l'emportant sur sa fonction. A noter que parmi les artistes de toutes nationalités réunis autour d'Ettore Sottsass figurent deux Bordelaises, Martine Bedin et Nathalie Du Pasquier. Remettre Memphis sur le devant de la scène, c'est aujourd'hui l'occasion de s'interroger sur l'actualité de cet élan de liberté qui a placé la culture démocratique au cœur des enjeux. Car ce que prônait d'abord le groupe, c'était bien la décoration pour elle-même, avec un retour à la spontanéité. Comme aimait à le dire Ettore Sottsass, « faire du design, ce n'est pas donner forme à un produit plus ou moins stupide pour une industrie plus ou moins luxueuse. [C'est] une façon de débattre de la vie. »
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« MEMPHIS, PLASTIC FIELD » Jusqu’au 5 janvier 2020, au musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux, commissariat de Jean Blanchaert et Constance Rubini.
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Le catalogue éponyme », publié par les éditions Norma en coédition avec le madd-Bordeaux, revient sur la genèse de ce mouvement qui a remis la culture démocratique au coeur du design et a réintégré avec un humour irrévérencieux dans ses codes l’ornement et la décoration. Auteurs : Constance Rubini , Jean Blanchaert. 216 p, 450 ill. 39 euros.