PREMIÈRE ŒUVRE 1994 / LAURÉAT – FRANÇOIS MARZELLE, ISABELLE MANESCAU ET EDOUARD STEEG - RÉSIDENCE FOYER

Lauréats du concours Europan 1 en 1990, François Marzelle, Isabelle Manescau et Edouard Steeg avaient proposé pour le port de Rotterdam un concept d'habitat évolutif qui a attiré l'attention de la Sonacotra, décidée à renouveler son parc vieillissant de logements réservés aux travailleurs immigrés.

Cour intérieure : Résidence foyer, François Marzelle, Isabelle Manescau et Edouard Steeg, Bordeaux, prix de la Première oeuvre 1994 / lauréat - © V. Monthiers
photo n° 1/6
Zoom sur l'image PREMIÈRE ŒUVRE 1994 / LAURÉAT – FRANÇOIS MARZELLE, ISABELLE MANESCAU ET EDOUARD STEEG - RÉSIDENCE FOYER

Les deux bâtiments linéaires, perpendiculaires à la rue, forment avec un troisième plot, en façade sur la voie, une cour intérieure qu'animent les différences de niveau et les escaliers de desserte des chambres.

Articles Liés

ÉQUERRE D'ARGENT 1994 / LAURÉAT - HENRI GAUDIN ET BRUNO GAUDIN - STADE CHARLÉTY

ÉQUERRE D'ARGENT 1994 / MENTION - PHILIPPE GAZEAU - LOGEMENTS DE LA POSTE

PREMIÈRE ŒUVRE 1994 / MENTION – XAVIER LEIBAR ET JEAN-MARIE SEIGNEURIN - GROUPE SCOLAIRE

Ainsi, à Bordeaux, les architectes ont été missionnés pour concevoir une nouvelle résidence foyer dans le quartier des Chartrons, quartier de chais aux parcelles étroites et profondes, proche du port. Sa situation, en bordure du centre-ville, en fait aujourd'hui un quartier en pleine mutation et un emplacement intéressant pour un programme habituellement voué à la périphérie des villes. Autre dimension expérimentale, les normes très rigoureuses de la Sonacotra, élaborées dans les années 60 et destinées à réduire les coûts de construction et de maintenance, sont réactualisées : les "unités de vie" avec chambres de 5 m2, douches communes et un séjour-cuisine pour 16 personnes qui existaient dans l'ancien foyer de la ville sont transformées ici en duplex pour 5 personnes, bénéficiant de douches et sanitaires individuels et de chambres de 10 m2 prolongées par une loggia. L'organisation en duplex, qui a dû faire l'objet d'une dérogation pour la réglementation incendie, permet d'individualiser les accès aux logements, un escalier distribuant deux unités de vie depuis le patio. D'un confort amélioré sur le plan de la cellule de vie, le nouveau foyer est également valorisé par son traitement architectural. Il se compose de deux corps de bâtiments linéaires installés dans la profondeur de la parcelle, perpendiculairement à la rue. Une cour intérieure semiprivative est délimitée, à demi fermée par un troisième plot en façade sur la voie, laissant passer les vues. Ce patio, animé par des différences de niveau et les escaliers métalliques d'accès aux chambres, est un espace de vie supplémentaire, sur lequel s'ouvrent, au niveau bas, la cafétéria, la laverie, la salle de réunion. Au-dessus, en vis-à-vis, s'élèvent les façades de trois étages, composées d'un assemblage de persiennes à claire-voie en bois, montées dans leur partie supérieure sur des panneaux coulissants. Cette première peau, protégeant une loggia de 1,20 m de largeur et l'intimité de la chambre, permet au locataire de graduer l'entrée de la lumière aussi bien que le degré de relation qu'il veut entretenir avec le voisin d'en face. Les seuls espaces ne disposant pas de persiennes sont les cuisines-séjours, partagées par plusieurs résidents. La façade sur rue, presque aveugle, ne laisse filtrer le regard du passant que par deux failles toute hauteur le long du bâtiment bas. Ainsi l'opération reprend en le déjouant le caractère fermé et secret des façades du quartier et préserve l'intimité de l'espace central sans le couper de la rue. Conçu comme une plate-forme fonctionnelle qui concentre les services communs et les circulations, ce socle étagé est ainsi structuré et dispose d'une consistance et d'une épaisseur propres. De la sorte, l'édifice ne semble plus ancré au sol ni encastré dans la parcelle mais détaché du sol, mais faisant flotter les volumes qui en émergent au-dessus de la grande nappe que constituent les toits de tôle des anciens chais.

 

Visitez le site des architectes : http://www.maast.net/maast.php

 

  • Lieu : 16-20, rue Poyenne, Bordeaux (33).
  • Maîtrise d’ouvrage : Sonacotra
  • Maîtrise d'oeuvre : François Marzelle, Isabelle Manescau et Edouard Steeg
  • Surface : Logements 2 520 m2 HON; activités partagées, 175 m2 HON; parking couvert 21 places, 615 m2 HON.
  • Coût : 16,9 MF TTC (valeur août 1994). Prix au mètre carré en surface habitable, 5 168 F TTC.

Réagissez à cet article

Saisissez le code de sécurité*

Saisir le code

*Informations obligatoires

Une marque

Groupe Moniteur Infopro Digital