PRIX SPÉCIAL DU JURY DE L'ÉQUERRE D'ARGENT 2008 / LAURÉAT - JEAN GUERVILLY ET FRANÇOIS MAUFFRET- PÔLE DE BIOLOGIE
- Catherine Séron-Pierre
- 22/10/2015 à 07h00
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Une densité très forte, une parcelle en pente, le principe de l’îlot ouvert édicté par Christian de Portzamparc à respecter, la volonté de concevoir un outil technique efficace qui offre des ambiances familières, enfin le souci d’une construction pérenne qui s’appuie sur la simplicité, l’économie et la solidité, telles étaient les données du projet alliant les convictions personnelles de Jean Guervilly et les contraintes extérieures.
Installé sur une parcelle autonome, le bâtiment se présente comme un îlot calme avec quatre orientations et offrant ses façades à l’alignement sur rue. Il se découpe en volumes parallélépipédiques – dont une barre à R 9 – subtilement imbriqués et dégageant un jardin intérieur et des vues traversantes.
La dénivellation forte du terrain a permis d’établir le bâtiment sur deux niveaux de référence. L’accès principal s’effectue à mi-pente. Glissé sous un grand porte-à-faux, le hall entièrement vitré fait entrer la lumière du jardin dans les espaces d’accueil, la cafétéria et les services administratifs de l’UFR. A l’extrémité nord-est, une grande baie toute hauteur dilate l’espace jusqu’à la rue opposée.
La parcelle étant un quadrilatère gauche, la pente du jardin se lit dans les deux sens. Des chênes adultes y sont plantés et donnent une échelle réelle à ce lieu cerné que le porte-à-faux dilate et qu’un bâtiment en pont ouvre sur la rue.
Un jeu de décrochements et de terrasses accessibles offre aussi des prolongements extérieurs et des respirations à différents niveaux. En revanche, les façades sont délibérément sans aspérités. Les menuiseries en alu poli des baies sur un module unique (140 x 140) sont placées au nu extérieur des murs ; les relevés d’étanchéité, les sorties de gaines et les descentes pluviales sont dissimulés.
Dans les espaces intérieurs, il propose des ambiances familières, des circulations généreuses, largement éclairées et ponctuées par les encadrements des portes, en panneaux de sapelli verni. De nombreuses fenêtres basses offrent des assises informelles.
Dans le même répertoire, presque domestique, Guervilly a pensé les laboratoires comme des cuisines. Les sorbonnes et toutes les gaines sont intégrées dans un mur technique, le long duquel sont positionnées les paillasses humides.
Le dernier niveau du bâtiment est un étage technique organisé comme la salle des machines d’un navire. Il comporte la synthèse des gaines soigneusement calepinées et les appareils de traitement d’air, extraction des sorbonnes et production de froid. Les éléments techniques, qui nécessitent d’être impérativement à l’extérieur, sont rassemblés dans un décaissé et dissimulés à la vue.
Jean Guervilly inscrivant son projet dans le plan d’urbanisme, a ordonnancé avec rigueur les volumes bâtis. Leur sobriété donne à cet équipement universitaire une présence urbaine naturelle sans recours à de quelconques artifices décoratifs, c’est ce qui en fait toute la force.
Visitez le site des architectes : https://guervillymauffret.wordpress.com/
- Lieu : ZAC Paris rive-gauche
- Maîtrise d’ouvrage : Ville de Paris, direction des affaires scolaires. Semapa, mandataire
- Maîtrise d'oeuvre : Jean Guervilly, Françoise Mauffret, architectes; Pierre Olivier Vanende, architecte assistant
- Surface : 13700 m2 SHON
- Coût : 20,8 Me HT.
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