Abonnés
Hommage: Gottfried Böhm, déconstructiviste avant l'heure
- Éléonore Muhidine*
- 04/05/2021 à 07h00
- Patrimoine
- Pritzker
- Rétrospective
- Portraits
Emblématique du renouveau architectural en Allemagne de l'Ouest dans l'après-guerre, l'architecte Gottfried Böhm s'est éteint à 101 ans. Son œuvre était influencée par l'esthétique brutaliste des années 1960, puis par le courant postmoderne. Premier lauréat germanique du prix Pritzker en 1986, l'architecte est l'auteur de plus de 40 projets d'églises dans son pays, mais aussi au Brésil ou à Taïwan. Il s'est également illustré dans des programmes publics variés - habitations ou équipements culturels. Sacrées ou profanes, ses constructions sculpturales sont d'abord conçues comme des lieux de rencontre des usagers ; elles se caractérisent par un prolongement de l'architecture bien au-delà de l'édifice, dans le paysage naturel ou urbain. Outre son chef-d'œuvre, la cathédrale de Neviges à Velbert, de nombreuses villes rhénanes - et notamment Bergisch Gladbach - sont marquées par ses réalisations, devenues des icônes de l'architecture du XXe siècle.
Vue intérieure de la cathédrale de Neviges.
Né en 1920 à Offenbach-sur-le-Main (land de la Hesse), Gottfried Böhm passe son baccalauréat à Cologne, avant d'être envoyé sur le front russe comme soldat de la Wehrmacht. Blessé en 1942, il est démobilisé et entame des études d'architecture à l'école supérieure technique de Munich, et de sculpture aux beaux-arts. Cette double formation marquera profondément son œuvre, que l'on situe entre une architecture sculpture aux forts accents expressionnistes et une réflexion sur la modernité et la ruine urbaine dans l'Allemagne d'après 1945. Issu d'une famille d'architectes, Böhm reprend l'agence de son père, Dominikus, en 1955, après avoir travaillé avec Rudolf Schwarz, architecte en chef de la reconstruction de Cologne. Il forme également plusieurs générations de praticiens, entre […]Articles Liés
Référence: Christian Hauvette et l'école Louis-Lumière
Référence: Maurice Blanc, moderne Grenoblois
Rétrospective: Hogna Sigurdardottir, moderne islandaise