Restaurée, la villa Cavrois de Robert Mallet-Stevens ouvre au public

Construite à Croix entre 1929 et 1932, la villa Cavrois de l'architecte Robert Mallet-Stevens ouvre au public le 13 juin, après douze ans de chantier.

Villa Cavrois, vue axiale de la façade sud - © GAUTHIER © Robert Mallet-Stevens – ADAGP © Jean-Luc Paillé / Centre des monuments nationaux
photo n° 1/13
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Elle avait été remaniée, abandonnée, vandalisée, et à deux doigts d’être démolie par un promoteur peu scrupuleux qui voulait son lotissement. Mais l’histoire se finit bien pour la villa Cavrois à Croix (Nord), œuvre de l’architecte Robert Mallet-Stevens (1886-1945) que l’État a acquise en 2001. Sauvée sous la pression de l’Association de sauvegarde de la villa Cavrois, elle fait depuis douze ans l’objet d’une patiente restauration, et pour cause. Sans archives – elles ont été détruites à la demande de l’architecte à sa mort –, le Centre des monuments nationaux en charge des travaux a dû se livrer, avec l’architecte des monuments historiques Michel Goutal – et la paysagiste Aline Le Cœur –, à un travail archéologique complexe et à des recherches assidues pour retrouver les teintes et matériaux d’origine et le mobilier, qui ne pouvait être exclu de cette restauration puisque Mallet-Stevens lui-même l’avait dessiné ou choisi.

Car cette villa est aussi le témoignage de cette confiance totale que l’industriel Paul Cavrois accorde à l’architecte à l’époque de la commande, en lui donnant carte blanche. Livrée en 1932, elle incarne les préoccupations esthétiques et techniques de Mallet-Stevens. Ce condensé de modernité appelle un nouveau mode de vie auquel la famille Cavrois est prête à souscrire. La villa est construite selon les derniers acquis techniques de l’époque (béton armé, ventilation, chauffage central, ascenseur, descentes d’eau intégrées dans la maçonnerie) et l'équipement domestique est des plus modernes. Sans compter les décors particulièrement raffinés : parquets mosaïques en Iroko, Zingana, acajou, marbre vert de Suède et de Sienne, placage en poirier vernis, Zebrano, palmier… Pour l’anecdote, Paul-Hervé Parsy, l’administrateur de la villa, rappelle que l’architecte avait poussé la maniaquerie jusqu’à exiger que, pour chaque tête de vis, la gorge soit parfaitement verticale. Même l’armoire de Monsieur avait été dessinée en fonction de la taille de ses chemises. Rien n’avait été laissé au hasard dans ce grand paquebot au parement de brique jaune. Ce que le public pourra découvrir à partir du 13 juin.

 

 

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