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Tournée Bauhaus en pays teuton #2: Pour Berlin, l'école est toujours vive
- Laure Carsalade
- 20/12/2019 à 10h00
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En 2019, l’immersion dans l’esprit du Bauhaus orchestrée dans toute l’Allemagne pour marquer le centenaire de l'école a pris bien des formes. Comme il n’est pas aisé de s’y retrouver dans le programme, la rédaction a élu quelques pistes d’un tourisme éclairé. A Berlin, l’esprit était festif, largement dédié à la performance. Il y avait aussi du calme, à l'exposition internationale «Bauhaus Imaginista» du Goethe Institut. A découvrir jusqu'au 12 janvier 2020, à la Maison des Cultures du Monde.
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Berlin avait ouvert le bal dès janvier 2019 -en attendant l’ouverture de son musée des Archives Bauhaus qui a pris du retard- par un programme intense d’art protéiforme «The opening festival». Des spectacles de danse et de performances se sont tenus dans la lignée d'Oskar Schlemmer, Wassily Kandinsky, László Moholy-Nagy, Paul Klee, etc. L'exposition éclectique «Bauhaus Imaginista» à la Maison des Cultures du Monde (Haus der Kulturen der Welt-HKW), fait quant à elle, et jusqu'au 12 janvier 2020, le récit de l’extension du phénomène Bauhaus à travers les continents, en témoignant de sa survie au temps.
Des ponts internationaux
L'exposition a puissé chez les différents Goethe Instituts (en Afrique, en Asie, en Amérique) une pluralité de documents, articles, films, photographies, objets. L’occasion de présenter l’angle mondial du phénomène Bauhaus. «Bauhaus Imaginista» est organisée en sections qui invitent à réfléchir sur l’influence de l’école et son héritage en reconnaissant des similitudes. Le Chapitre I, «Corresponding with», fait le pont avec le Japon et l’Inde ; le Chapitre II, «Learning From», rapproche le Maroc, les Etats-Unis et le Brésil ; le Chapitre III, «Moving Away», fait le lien avec la Chine, la Russie, le Niger ; le Chapitre IV, «Still Undead», s’intéresse au territoire germanique.
Le désir d’une société nouvelle
Le désir de poser les fondements d’une société nouvelle à partir d’un apprentissage expérimental relie le Bauhaus Manifesto de Walter Gropius, qui prévoit qu’à l’avenir il n’y aurait «pas de différence essentielle entre l’artiste et l’artisan», à l’école d’Art de Rabindranath Tagore en Inde au Bengale, puis à la School of New Architecture and Design initiée par Renshichiro Kawakita à Tokyo. L’esprit moderniste est rendu lisible aux Etats-Unis avec l’exploration dans les années 1920 des pratiques artisanales précolombiennes ; au Brésil avec l’intégration des cultures de racine africaine ; au Mexique comme au Maroc avec la recherche d’un nouveau langage à partir de savoir-faire de tradition. Le film collage de Breuer présente le développement de sa chaise culte, depuis sa conception à la main jusqu’à son obsolescence imaginée dans un futur utopique -ou d'anticipation?- où règne le non-besoin de l’objet.
Se procurer le catalogue de 300 pages publié chez Scheidegger & Spiess ne serait pas vain. Car d'une façon générale, le peu d’informations qui éclaire le visiteur dans les expositions de ce centenaire pourrait sous entendre que chacun est connaisseur, que dans le public, il n'y a que des initiés.
