Véritable palimpseste architectural, le palais de Chaillot a été construit pour l'exposition universelle de 1937 (Léon Azéma, Jacques Carlu et Louis-Hippolyte Boileau arch.), sur la structure du précédent palais du Trocadéro de 1878 (Gabriel Davioud et Jules Bourdais arch.) ; l'édifice a ensuite été modifié au gré de ses destinations successives.
Pour l'architecte Vincent Parreira, il s'agissait de « débarrasser le palais des multiples couches du temps afin qu'il retrouve son éclat » et avant tout de « réhabiliter l'hospitalité et le caractère sacré du lieu ». Un large comptoir circulaire, accueil commun aux différentes fonctions, a été placé entre les huit majestueuses colonnes de marbre, rétablissant la centralité de ce volume de 465 m2 pour 5 m de hauteur sous plafond. La géométrie d'origine du hall a également été révélée par le report du quadrillage du sol sur les murs et sur le plafond à caissons rétro éclairés, unifiés par un enduit blanc mat.
Portiques et triptyques
Aux angles, quatre portiques en saillie mènent aux différentes salles. Tels d'immenses cadres à traverser, ces portiques intègrent en partie haute les fresques oubliées jusqu'alors. Ils s'accompagnent d'un nouveau dispositif d'affichage digital composé de triptyques miroir en acier. Ces éléments structurants sont dorés à la feuille d'un matériau composé à 80 % de cuivre et 20 % de zinc, verni et protégé aux angles les plus sensibles de cornières en laiton. Accompagné des cinq scénarios d'éclairage conçus par l'agence Concepto, l'or est ici une matière plus qu'une couleur, dont le toucher et le moiré très doux rappellent, selon l'architecte, la noblesse de la patine d'un meuble Art déco. Afin de ne pas perturber les grandes lignes de cet espace, la signalétique se déploie depuis le plafond grâce à des suspentes à leds rétroéclairées.